C’est par le voyage que tout a commencé. Mon œil s’est formé bien avant que je pense à la technique. J’apprenais à cadrer sans appareil, à retenir des textures, des lumières, des atmosphères. Entre 2020 et 2023, mes premières images sont nées de l’instinct, de la marche, du silence, mais surtout de l’observation attentive du réel.

Je photographiais des paysages désertiques, marins, urbains, non pas pour documenter, mais pour traduire une sensation : celle d’un monde à la fois réel et onirique, parfois brûlant, parfois gelé, toujours traversé d’une tension sourde. Ce sont des images qui racontent l’étrangeté du quotidien, le sublime dans le banal, l’écho entre l’homme et la matière.

À New York, j’ai affiné mon regard sur la ville : j’y ai retrouvé les traces de la photographie de rue classique, entre tension graphique et spontanéité humaine. La street culture, omniprésente, m’a inspiré autant dans les attitudes que dans les détails, les textures, les contrastes.

Mes influences étaient multiples. Je puisais dans la rugosité élégante des campagnes Saint Laurent, dans la puissance silencieuse de l’architecture marocaine, dans la brutalité minérale des Alpes, ou encore dans la langueur lumineuse de Barcelone. Mais très vite, la rue est devenue un terrain central : la rue comme scène brute, vivante, imprévisible.

C’est dans ces espaces, Marrakech, Barcelone, Milan, Zermatt, New York que s’est formé mon regard. Un regard autodidacte, nourri d’errances, de contrastes et d’instinct. Cette série de photos est un journal visuel brut, solaire et sensible. Le point de départ d’une recherche plus vaste : celle d’un langage photographique qui navigue entre la contemplation et le chaos.

Après les paysages, c’est naturellement vers l’humain que mon regard s’est tourné. J’ai commencé à photographier ce qui m’entoure : mes amis, mes sorties, des instants volés dans la rue, des corps croisés dans l’énergie du quotidien. Toujours avec cette approche brute, instinctive, presque documentaire. J’aimais capter une attitude, une émotion furtive, un regard qui échappe au contrôle. Rien n’était posé, mais tout était ressenti.

La street culture reste un fil rouge : elle imprègne les vêtements, les gestes, les lieux, les lumières. Cette culture vivante et libre guide mon œil vers des compositions spontanées, rugueuses mais sincères. C’est dans cette phase que j’ai commencé à comprendre la lumière naturelle : celle qui découpe un visage, celle qui révèle la fatigue d’un corps, ou celle qui transforme un couloir vide en décor de film.

Mais rapidement, l’envie d’aller plus loin s’est imposée. Ne plus seulement documenter, mais construire. J’ai commencé à imaginer des campagnes fictives, des scénarios visuels créés de toutes pièces, comme des laboratoires créatifs.

Cette démarche est née au croisement de mon évolution en tant que photographe et de mes études en direction artistique. En apprenant à penser un univers de marque, une narration visuelle globale, j’ai ressenti le besoin de matérialiser ces compétences à travers des images fortes, structurées, pensées de A à Z.

shooting Givenchy - 2024 - “a night out in paris”

shooting Jimmy Choo - 2024 - “it’s hot in the bathtub”

Shooting Saint laurent - 2024 - “crazy night in perspective”

shooting Balenciaga- 2024 - “damn ! it’s cold outside”

Je voulais montrer que j’étais capable d’un regard artistique, mais aussi d’une maîtrise technique et conceptuelle : lumière, retouche, direction, narration.

Chaque image devenait une scène, chaque modèle un personnage. Je m’occupais de tout : casting, DA, stylisme, mise en lumière, retouche finale.

Ce glissement du spontané au construit n’est pas une rupture, mais une continuité. Même dans les campagnes les plus mises en scène, je cherche toujours ce qu’il y a de vrai : un détail désaligné, un regard qui échappe au cadre, un silence entre deux poses.

Avec le temps et l’expérience, mon regard photographique a évolué vers des formes de narration plus précises, plus ciblées. Après mes premiers projets personnels, c’est à travers l’école que j’ai eu mes premières opportunités de collaborer avec des marques, en créant des campagnes visuelles pour différents projets concrets.

Brief :

Créer un shooting à la croisée de l’édito mode et du contenu e-commerce pour accompagner le lancement d’une nouvelle collection de la marque Cipango. L’objectif : produire une série d’images à la fois esthétiques et fonctionnelles, capables d’incarner l’univers de la marque tout en mettant en valeur les pièces de façon lisible.

Concept :

J’ai imaginé un shooting sobre et efficace, jouant sur les contrastes de textures, les poses naturelles et un éclairage doux, dans une ambiance minimaliste. L’idée était de capter l’énergie discrète des vêtements sans tomber dans une mise en scène trop théâtrale : donner de la matière à l’image tout en respectant l’intention commerciale.

Rôle :

Photographe

Post-production et retouche

Encadrement du stylisme en lien avec la DA de la marque

Ce passage à la commande m’a permis d’entrer dans une autre dynamique : comprendre les codes d’une marque, traduire un brief en images, proposer une vision créative qui respecte une identité tout en y insufflant ma sensibilité.

C’est aussi là que mes deux rôles photographe et directeur artistique prennent tout leur sens ensemble. Je ne suis pas seulement là pour exécuter une image : je construis un univers visuel complet, du concept initial jusqu’à la dernière retouche.

Shooting cipango - 2024

Brief :

Réaliser une série éditoriale pour accompagner le défilé de The Kooples organisé par notre association, en amont d’un after show. Les visuels devaient à la fois incarner l’esthétique contemporaine de la marque et être facilement déclinables pour les besoins en communication : réseaux sociaux, affiches, projections lors de l’événement.

Concept :

J’ai conçu une série photographique dans un esprit édito mode, à l’image du nouvel ADN de The Kooples et de ce que nous voulions transmettre, “renaissance” : silhouettes affirmées, tension urbaine, streetwear rock. Le travail s’est concentré sur une direction de lumière et couleur contrastée, des attitudes modes et une narration visuelle fluide. L’objectif était de transmettre une énergie vivante, fidèle à l’univers de la marque et à l’ambiance du show.

Rôle :

Photographe

Encadrement artistique du shooting

Préparation des visuels pour les déclinaisons : stories, reels, affiches, visuels presse

(Vous en découvrirez plus sur le déroulé du show et sa direction visuelle dans la page dédiée à l’événementiel.)

Au-delà de l’image finale, j’ai appris à travailler en équipe, à coordonner des talents (stylisme, maquillage, production), à défendre une idée tout en restant à l’écoute.

Ces projets m’ont préparé à la réalité du métier : livrer un contenu créatif fort, cohérent, et professionnel.

Certains projets présentés ici seront approfondis dans la section “Direction Artistique” du portfolio, lorsque j’y ai occupé un rôle plus global que celui de photographe, en supervisant l’identité visuelle, le concept, le stylisme et l’univers complet de la campagne.

Shooting The Kooples - 2025

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projet direction artistique